Paul Muse, né en Angleterre en 1960, est passionné par la photographie depuis l’âge de 11 ans. Après des études littéraires, il a quitté son pays natal pour arpenter le monde, vivant aux Etats-Unis, au Soudan et au Portugal avant de s’installer en France, où il travaille comme traducteur et interprète, y compris depuis 10 ans dans le cadre des Rencontres de la Jeune Photographie Internationale organisées par le CACP Villa Pérochon à Niort.

 

 

Du 1 juillet 2006 jusqu’au 2 octobre 2015, j’ai photographié tous les jours, sauf quelques rares exceptions, et j’ai posté sur mon site web une photo par jour, accompagnée d’une ligne de texte en anglais et en français. Ce qui a commencé comme une sorte de jeu et un petit défi personnel, est vite devenu plus qu’une simple habitude, presque un besoin viscéral, une forme d’exercice rituel, à la fois mental et physique. Le plus souvent, les photos étaient prises lors de mes fréquentes balades dans les rues de Paris, où j’habite depuis 1990. Toujours accompagné de mon appareil photo, je marchais le nez au vent pendant des heures, sans but particulier, mais toujours attentif aux petits détails du spectacle de la vie quotidienne dans la rue, notamment les curieux hasards d’interaction, souvent tintés de surréalisme et d’humour, entre passants et décor urbain. Pour chaque photo du jour, je donnais une légende bilingue. Ces lignes de texte, parfois inspirées par la photo sélectionnée, parfois arrivées spontanément et notées pendant la journée, constituent pour moi un élément essentiel et indissociable des images. Jamais descriptives, délibérément décalées, elles incorporent parfois des jeux de mots, voire des inconsistances au niveau de la traduction anglais/français. Entrant en résonance avec les photos elles incitent le spectateur à réfléchir à ce qui est donné à voir, et aux spécificités et limites de ce qu’on peut appeler le langage photographique. »