Frédéric BRIOIS

 

 

 

 

Né en 1967, depuis toujours attiré par la photographie et le savoir-faire humain, Frédéric Briois originaire du Pas-de-Calais a décidé il y a 5 ans de prendre le risque d’arrêter sa carrière professionnelle pour se consacrer à cette passion. Après avoir vécu aux Etats-Unis, il décide de revenir sur ses terres natales. Depuis lors, il met son œil et son énergie au service des entreprises et de ces hommes et femmes de valeur pour illustrer leur combat dans des métiers en voie de disparition. Chacune de ses photos raconte une histoire, fige une émotion, que ce soit les pêcheurs, les dentelliers, les fondeurs. Il a besoin de ressentir une empathie pour ses sujets afin de faire resurgir le rugosité de ces métiers dans ses clichés aux noirs et blanc profonds. Finaliste de nombreux prix, reconnu comme l’un des 10 photographes francophones émergents en 2015, à presque 50 ans, il est considéré comme une des valeurs montantes de l’art photographique sur l’âme humaine en Europe.

 

 

Vagues à larmes

 

Il est des moments où le temps semble se figer, où les sons de quelques cornes de brume viennent transpercer l’atmosphère, où tout à coup, une scène éphémère s’offre à moi. Sur les bateaux, je ne suis qu’un spectateur, je n’agis en rien sur la vie à bord, me contentant d’essayer d’être là au bon moment pour fixer la fugacité d’un regard, d’un geste ou la beauté d’un simple rayon de lumière se posant sur un ciré chargé d’embruns et d’écailles.

 

Mon travail photographique ne consiste pas à faire du sensationnel mais simplement à transcrire le moindre moment de vie que j’emmagasine à bord. Mon âme est comme une éponge à sentiments que je presse ensuite de retour à terre pour en extraire la moindre goutte de l’humanité que j’ai pu absorber sur les ponts pour vous l’offrir et pour que vous puissiez créer à votre tour votre propre histoire. C’est la raison pour laquelle j’ai demandé à certaines personnes de confronter leurs mots à mes images. Parce qu’une photo est faite pour vivre et chacun  doit de l’approprier. Mais vous, qu’auriez-vous dit à leur place?